Fabrice Pamart et Uba à la rencontre des élèves de l'école de la rue des Prés, à Avesnes.

Samedi 31.01.2009 - La Voix du Nord

Les enfants ont été sensibilisés à la vie des mal voyants grâce à Fabrice, Facteur du coeur.

|  HANDICAP |

A l'école primaire de la rue des Près et pour la deuxième année consécutive avait lieu mardi après-midi une sensibilisation à la vie courante des mal voyants.

Les enfants ont regardé un film sur le fondateur du Braille, tandis que l'intervenant assis au bureau en compagnie de l'institutrice et surtout d'Uba attendait son heure. Il s'agit de Fabrice Pamart qui reviendra à deux reprises pendant ce trimestre pour transmettre son message aux CM1 et CM2.

Fabrice souffre de dégénérescence rétinienne pigmentaire, maladie transmise par les femmes mais atteignant principalement les garçons. Sur six enfants, les deux frères en sont atteints tandis que ses soeurs vont bien... Il a actuellement 39 ans et il est « facteur du coeur », relais entre les enfants, hospitalisés ou à domicile, malades ou non, et leurs parents. Le facteur du coeur est un service de correspondance permettant aux enfants de s'évader de leur maladie, et de l'enfermement. Fabrice raconte qu'il a vu de moins en moins bien jusqu'à approximativement 11 ans, âge où les vexations ont commencé. Il a ensuite intégré un institut pour jeunes aveugles à 16 ans après avoir supporté mille et une tracasseries. Fabrice est un « actif social », il se veut l'interlocuteur entre les handicapés et les enfants dit « normaux », les sensibiliser et les mobiliser à une meilleure acceptation de leurs handicaps en milieu scolaire.

Célibataire et sans enfant, il vit avec sa mère et surtout avec une compagne extraordinaire d'amour et de dévouement : Uba, labrador femelle et de couleur sable qui se dévoue sans compter pour lui malgré quelques expériences douloureuses en 2008 qui ont failli la mettre prématurément en retraite. Pour protéger son maître, elle a dû supporter des jets de cailloux de gens mal intentionnés dans le parc en face de la rue d'Aulnoye, quel courage de s'attaquer à qui ne peut les identifier... Et supporter l'attaque canine de  chiens mal contrôlés par leurs maîtres.

Pour rappel, ces chiens sont sélectionnés dans les élevages alors que ce sont encore des chiots. Envoyés en famille d'accueil, ils rejoignent ensuite les centres de formation pour y apprendre tout le bagage nécessaire. Entre le moment où un non ou mal voyant peut prétendre à leur obtention, la moyenne est de deux ans. Ensuite, un stage est organisé pour le premier contact avec un psychiatre, puis une journée en immersion entre le chien et le futur maître, et enfin, avant la décision finale une semaine de formation à l'école. Le non voyant et le chien sont alors 24/24 h ensemble. Un suivi existe et l'école continue de suivre ce nouvel attelage.

Quand il devient le nouveau propriétaire, le maître se sent responsable du chien, mais est conscient d'avoir une responsabilité sociale. • K. L. (CLP)